Aéronautique / Vie étudiante

Trois IPSAliens sur le podium du Rallye Aérien Étudiant 2019

Organisé par l’EDHEC depuis 2015, le Rallye Aérien Étudiant (RAE) est le premier rallye aérien étudiant d’Europe et voit chaque année de nombreux équipages de jeunes pilotes s’affronter à travers différentes épreuves. Lors de sa dernière édition en date qui se déroulait du 13 au 19 avril 2019 à Toulouse, le RAE a notamment attiré deux équipages composés en partie par des étudiants de l’IPSA. L’un d’eux, surnommé les Flying Stones, a réussi à se frayer un chemin jusqu’à la troisième marche du podium ! Un joli succès sur lequel revient Pierre-Louis Shingleton (IPSA promo 2020), membre de cet équipage aux côtés de deux autres camarades de promotion, Pierre Duchaigne et Pierre Lucas, ainsi que Pierre Musellec, étudiant à l’Ecole nationale supérieure Louis-Lumière.


De gauche à droite : Pierre-Louis Shingleton, Pierre Duchaigne, Pierre Lucas et Pierre Musellec


Pourquoi avoir voulu participer à ce rallye aérien ?

Pierre-Louis : L’idée est venue de Pierre Lucas qui, durant le semestre à l’international, avait été lui-même mis au courant de l’existence de ce rallye par l’un des IPSAliens impliqué dans l’autre équipage participant. Comme Pierre et moi avons passé ensemble notre formation de pilote à Toulouse l’an dernier, il m’a donc proposé de le rejoindre dans l’aventure. Très vite, on a réussi à convaincre Pierre Duchaigne de s’associer à nous. Et ce dernier a ramené à ses côtés Pierre Musellec, un de ses amis d’enfance qui étudie la photographie. L’équipage était alors au complet et prêt à participer !


En quoi consistait cette édition 2019 ?

Chaque jour, du dimanche au jeudi, nous avions des épreuves en vol. Ainsi, juste avant de mettre en marche le moteur de notre appareil, l’organisation du rallye nous déposait un fascicule et un fichier de photos de vues aériennes à retrouver durant le trajet de la journée. Tandis que Pierre Lucas et moi pilotions l’avion, les deux autres Pierre étaient ainsi chargés de prendre des clichés les plus proches possibles des photos initiales. Plus le cliché était difficile à reproduire, plus le nombre de points associés était élevé. Le but était donc de repérer au mieux les lieux géographiques afin de gagner le plus de points. Une autre évaluation concernait le pilotage : en tant que pilotes, nous devions aussi donner le temps exact de vol estimé dès la mise en route du moteur jusqu’à l’atterrissage, chaque minute de retard sur l’estimation faisant perdre des points.



Quelles ont été les différentes étapes ?

À chaque fois, nous partions de Muret, juste au-dessus de Toulouse. La première étape nous emmenait à l’ouest jusqu’à Biscarosse, avec une escale. La deuxième, sans escale, nous faisait survoler Perpignan avec ensuite un transit méditerranéen et un retour au-dessus de Carcassonne. La troisième se déroulait dans les Pyrénées avec une escale à Tarbes s’accompagnant d’une visite des locaux de Tarmac Aerosave, puis un retour à Toulouse. Enfin, la dernière étape devait nous emmener davantage dans le nord, jusqu’à Rodez, mais nous n’avons pas pu la réaliser en raison des conditions météorologies défavorables.

Sur quel avion pilotiez-vous ?

Avec Pierre Lucas, nous avions fait notre formation sur Aquila AT01, un bi-place très bien pour apprendre justement. Personnellement, à Strasbourg d’où je suis ordinaire, j’avais déjà pu également piloter un Cessna 172, un appareil se rapprochant plus des quatre places. Ce n’est pas très compliqué de passer d’un appareil à un autre : il faut s’adapter aux commandes différentes et au changement de stabilité. Et pour le rallye, nous devions piloter un Robin DR-400 140cc de l’Aéroclub de Toulouse, sur lequel nous avions fait trois semaines de formation justement. Malheureusement, deux semaines seulement avant le début de la compétition, ce dernier a pris la grêle… Nous avons donc été contraints de trouver un autre avion en urgence. Nous avons finalement trouvé un autre avion, né d’une conception amateur de l’Aéroclub de Revel, faite à partir d’un DR-400, et avons eu une semaine pour nous y habituer avant le départ. Un moment délicat et sans doute le plus gros défi de ce rallye !

S’agissait-il de votre premier rallye aérien ?

Oui ! Pour chacun d’entre nous ! Nous sommes donc vraiment super contents de ce résultat, d’autant que nous n’étions pas vraiment dans une optique de compétition pure : nous voyions plus ce rallye comme un bon moyen de parfaire notre apprentissage et d’enrichir nos connaissances. En amont, nous avions tout de même discuté avec nos instructeurs afin de pouvoir au mieux répartir les tâches, un peu comme ce qu’il se fait dans un avion de ligne, et ainsi optimiser notre fonctionnement en vol. Je pense que cette organisation et notre complicité ont vraiment permis cette bonne entente et ce classement.



Avoir un photographe dans l’équipage, cela aide ?

La présence de Pierre Musellec au sein de l’équipage a été très utile, d’autant qu’il est spécialisé en photographie aérienne : il connaît les angles de photographie, sait se repérer d’un point de vue géographique… C’était un atout que de l’avoir avec nous.

Cette troisième place s’accompagnait-elle de dotations ?

Oui, nous avons reçu des bracelets conçus à partir des gouvernes de direction d’un Boeing, une casquette d’une marque d’aéronautique et un bon de vol pour une plateforme de coavionnage.

 

Cette première expérience vous a donné envie de repartir à l’aventure ?

Bien sûr ! Nous en parlions dès la fin du rallye. Nous aimerions ainsi faire en septembre de l’année prochaine le Raid Latécoère, un rallye plus important qui part de Toulouse jusqu’à Dakar avec un retour à Perpignan.