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Deux IPSAliens s’apprêtent à décoller pour le Tour Aérien des Jeunes Pilotes !
Aéronautique / Vie étudiante

Deux IPSAliens s’apprêtent à décoller pour le Tour Aérien des Jeunes Pilotes !

 

Du 16 au 31 juillet 2022, une quarantaine de participants âgés entre 18 et 24 ans vont participer à la nouvelle édition du Tour Aérien des Jeunes Pilotes (TAJP). Organisée par la Fédération française aéronautique (FFA), cette « université d’été » un peu à part s’articule autour de plusieurs étapes à travers la France (pour environ 25 à 30 heures de vol cumulées sur les deux semaines) et représente une expérience inoubliable pour tous les passionnés d’aviation. Et cette année, deux IPSAliens font partie des heureux sélectionnés : Pierre Mangeard (promo 2024) et Nicolas Moujon (promo 2021), soit l’actuel président de l’association étudiante Mach 0.1 et son prédécesseur, aujourd’hui ingénieur diplômé ! Tous deux sponsorisés par l’école, ils représenteront respectivement l’Aéro-Club de Pontarlier et l’Aéro-Club de Sens, à bord d’un Cessna 152 et d’un PA28-161 Cadet de chez Piper Aircraft !

 

 

Leur mission ? Promouvoir l’aviation !

Comme bon nombre de jeunes pilotes français, Nicolas et Pierre espérait depuis longtemps pouvoir participer au TAJP. « Petit, j’y pensais déjà, confie ainsi le second nommé. Il y a deux rendez-vous incroyables pour les jeunes pilotes de la FFA : les Cadets de l’Air, qui permet de partir deux semaines dans un pays étranger pour échanger avec les autres Cadets, et donc le TAJP, que je vois vraiment comme une transition entre l’aviation de loisir pratiquée en aéro-club et l’aviation plus professionnelle. Cela faisait donc plusieurs années que je voulais le faire et, après que les deux dernières éditions furent annulées à cause de la pandémie, j’ai pu enfin réellement passer les sélections cette année et ça a marché ! » Nicolas ne cache pas non plus son plaisir, lui qui n’a de cesse de promouvoir l’aviation dès qu’il en a l’occasion. Un point commun avec le TAJP, justement organisé dans l’idée que ses participants puissent être les ambassadeurs de l’aviation légère en France auprès du grand public. « Il est important de rappeler que l’aviation est à la portée de tout le monde, qu’il n’y a pas besoin d’être mathématicien ou physicien pour piloter un avion privé ou même à titre commercial, explique-t-il. Pour voler, il suffit d’un peu de passion, du travail et d’être en bonne condition physique ! »

 

Nicolas aux commandes

 

Un long parcours avant le décollage

Cette passion et ce goût de l’effort, on les retrouve chez chacun des 42 jeunes pilotes français de cette édition 2022, auxquels s’ajoutent cette année trois autres jeunes pilotes venus d’Afrique du Sud, d’Angleterre et du Luxembourg. Tous ont bataillé ferme pour faire partie des heureux élus qui, comme le rappelle Nicolas, « doivent posséder une licence de pilote privé, mais ne pas être pilotes professionnels, ni instructeurs » : « Il n’y a pas non plus de nombre d’heures de vol minimum requis. Tu peux très bien obtenir ta licence de pilote privé et, dès l’année suivante, candidater au tour ». Pour autant, il faut s’armer de patience avant de voir le bout du processus. « Au départ, il y a près de 150 candidats lors de la phase de pré-sélection, précise Pierre. Celle-ci se passe dans un avion, en conditions réelles, sans instructeur. On a juste avec soi une petite boite qui enregistre la position GPS de l’avion, ce qui permet d’être noté sur sa capacité à être précis dans la navigation, avec la bonne tenue du cap, de la vitesse et de l’altitude. Ensuite, il y a une épreuve de maniabilité, où il faut réaliser deux virages, un monter, un palier… C’est de la finesse ! Si on a alors la chance de faire partie des présélectionnés, on se rend aux sélections nationales. » Cette ultime étape se déroule à Paris durant un week-end et s’articule autour de plusieurs épreuves décisives. « Il y des épreuves théoriques, avec une calculatrice et des crayons devant des calculs et des QCM, mais il y a surtout des épreuves plus orientées sur la communication car, pour démocratiser l’aviation légère, la FFA recherche avant tout des jeunes capables de bien s’exprimer devant une caméra ou face à un journaliste, continue Pierre. Il y ainsi une épreuve où l’on se retrouve dans une équipe de 4 à 6 candidats pour plancher sur un sujet d’actualité – par exemple, « les femmes dans l’aviation », « comment intégrer les personnes en situation de handicap dans l’aviation », « comment rendre l’aviation plus verte « , etc. On travaille toute la journée sur le sujet pour, à la fin, présenter notre projet dans un amphi, face à une centaine de personnes. C’est un peu intimidant, mais j’y ai pris beaucoup de plaisir. »

 

Pierre (à droite) lors du Rallye Aérien Étudiant 2022

 

Un nombre d’heures de vol conséquent…

Reste que, d’ici le grand départ à Chambéry le 16 juillet, les participants n’ont pas le temps de s’ennuyer avec la préparation de ces deux semaines qui s’annoncent aussi belles qu’intenses. « Tout d’abord, nous avons tous reçu de la part de la FFA un programme à faire avant de partir, détaille Nicolas. Il faut par exemple faire une navigation de 300 nautiques – soit environ 580 km – seul ou avec un instructeur, avec deux branches, c’est-à-dire deux atterrissages différents du terrain d’arrivée. Moi par exemple, j’ai fait Pont-sur-Yonne-Périgueux, puis Périgueux-Le Blanc et Le Blanc-Pont-sur-Yonne. Au total, ma navigation faisait 450 nautiques. Ensuite, la FFA nous demandait aussi de faire trois heures obligatoires avec instructeur pour revoir les basiques – tenue de vitesse, d’altitude, de cap… Et à la fin, le chef-pilote de l’Aéro-Club signe une charte sur l’honneur stipulant que le participant a bien réalisé la préparation et qu’il est donc prêt à se présenter à l’événement. Après, en dehors de cette préparation obligatoire, il ne tient qu’au pilote de faire encore d’autres navigations pour se sentir prêt pour le jour J. » Mais cela n’est que le sommet visible de l’iceberg. En effet, si Nicolas et Pierre ont déjà pas mal arpenté les airs de par leurs activités (chacun ayant même déjà participé au Rallye Aérien Étudiant), les deux pilotes de l’IPSA le confessent : ce TAJP représentera tout de même un véritable défi dans le sens où ils devront pour la première fois cumuler une importante quantité d’heures de vols sur une aussi longue période. « Si j’ajoute le fait de ramener mon avion et de faire quelques vols avec mon instructeur avant le départ, je vais sûrement atteindre une quarantaine heures de vol sur le tour : c’est conséquent ! », juge ainsi Pierre.

 

Les étapes de « l’autre tour de France »

 

… et une préparation exigeante

Dès lors, la question de l’endurance se pose et s’anticipe… même si, « contrairement à la voltige aérienne où le pilote subit des accélérations, le pilotage standard n’impose pas vraiment de préparation physique » dixit Nicolas. « On est plus sur l’aspect mental et psychologique. Je conseille de faire du sport de temps en temps par exemple, pour bien s’oxygéner la tête, prendre l’air un petit peu et surtout bien se reposer : pas question de faire la fête tous les soirs jusqu’à l’aube ! Il faut arriver à s’auto-gérer, surtout dans la période du TAJP, en plein juillet, avec de potentielles fortes vagues de chaleur. Quand ton vol dure deux heures, tu te dois de rester concentré tout le temps, malgré la chaleur et la possible fatigue liée à la déshydratation. » Un avis partagé entièrement par Pierre, bien conscient du sérieux requis par l’exercice. « Je sais déjà que je vais devoir particulièrement gérer ce qui peuvent être mes deux points faibles, à savoir la chaleur et le sommeil : je suis un gros dormeur à la base et, dès qu’il fait un petit peu plus chaud, je suis moins performant ! Maintenant, j’ai la chance d’avoir un instructeur qui, en plus d’avoir participé au tour il y a quelques années, a aussi été juge pour l’événement par le passé. Il va pouvoir me transmettre son expérience avant le départ et ses conseils vont sûrement m’aidé à surpasser cela. » Il faudra au moins ça pour espérer progresser au classement général.

 

 

Faire attention au moindre détail

Car oui, le TAJP est aussi un concours où, pour gagner des points, il ne faut rien laisser au hasard. « Ils sont attribués selon nos performances et nos capacités techniques en tant que pilotes et sur les résultats que nous obtiendrons lors de petites épreuves théoriques durant le tour, ainsi que sur notre capacité à vivre dans le groupe, à notre état d’esprit, à notre motivation et à l’entraide qui nous anime », souligne Nicolas. Côté technique, ce qui est mis à l’honneur par les organisateurs, c’est notamment ce que Pierre appelle le « pilotage en toile de fond » : « Un pilote doit prendre compte de nombreux paramètres en parallèle de la pure conduite de l’appareil. Il doit pouvoir ainsi calculer ses réserves de carburant, savoir quand il arrivera à tel point du parcours, à quelle distance il se trouve, connaître la vitesse, le vent, etc. Un bon pilote est quelqu’un capable de s’acquitter d’une charge importante de travail ! » Le TAJP va aussi regarder d’autres critères au fil des étapes, comme la propreté de l’appareil, s’il est bien attaché au sol, si l’appareil roule bien sur la ligne jaune, si le pilote est bien habillé et sociable… « C’est une foule de petits détails qui font qu’un pilote peut sortir du lot », estime Pierre.

 

Deux IPSAliens s’apprêtent à décoller pour le Tour Aérien des Jeunes Pilotes !

 

Un boost professionnel ?

Mais qui dit classement ne dit pas forcément lutte acharnée. « Même s’il y a un aspect sportif, la compétition n’est pas le but fondamental de l’événement, tient à rappeler Nicolas qui attend surtout de pouvoir découvrir de nouvelles choses (avec, notamment, les deux étapes prévues cette année sur des bases militaires, à BA Cazaux et Etain), aller à la rencontrer du public et se faire de nouveaux amis. On s’est tous déjà vus lors de la dernière étape de sélection à Paris, mais on va pouvoir se connaître de mieux en mieux, les participants comme les organisateurs, au fil de ces deux semaines. Et j’ai hâte de pouvoir faire des « amphi-cabines » : cela consiste à faire monter dans le cockpit des enfants par exemple, quand l’avion est au sol, pour leur montrer les commandes, leur faire plaisir et partager notre passion… pour peut-être susciter de nouvelles vocations ! » Même son de cloche chez Pierre qui n’oublie pas non plus l’aspect « accélérateur de carrière » que représente l’événement. « Parmi les participants de cette édition, beaucoup deviendront probablement pilotes professionnels plus tard, assure l’étudiant. Et, si ce n’est pas le cas, ils occuperont sans doute un autre poste dans le domaine de l’aviation. Mon instructeur au sein de mon club, qui a lui-même participé au tour par le passé, me l’a d’ailleurs confié : plusieurs des amis qu’il a pu se faire durant l’événement occupent de grands postes aujourd’hui. D’ailleurs, des représentants de grandes compagnies aériennes en profitent souvent pour venir à la rencontre des jeunes susceptibles d’être recrutés plus tard. » De quoi donner aux deux IPSAliens l’envie d’être déjà le 16 juillet, sur le tarmac, pour le coup d’envoi de cette aventure inoubliable. « On aura tous nos combinaisons, les autocollants de nos sponsors sur l’avion, un appareil tout beau, tout propre… Cela va être magique », conclue Pierre. Il ne pouvait pas trouver meilleur mot.

Suivez le parcours de Pierre Mangeard lors du TAJP sur Facebook et Instagram, et celui de Nicolas sur Instagram !

 

Grâce au partenariat avec Aéropyrénées, les IPSAliens peuvent aussi devenir pilotes de ligne !