Chaque année, le programme des Cadets de l’Air, organisé par l’Aéro-Club de France, permet à une poignée de jeunes pratiquants d’une activité aéronautique âgés de 17 à 20 ans de multiplier les événements et rencontres avant de devenir pendant deux semaines les ambassadeurs de l’aéronautique française dans un pays hôte. Déjà représenté lors de précédentes éditions, l’IPSA est fier de voir Adrien Treille et Alexy Seguy, deux de ses futurs ingénieurs, faire partie de la sélection 2023. Rencontre avec deux pilotes qui, en juillet prochain, partiront en Belgique pour représenter « l’Hexagone qui vole » !

 

 

Beaucoup d’appelés, mais peu d’élus : avec seulement 16 sélectionnés cette année, il va sans dire que les Cadets de l’Air est une opportunité rare pour tous les jeunes passionnés français d’aéronautique. Actuellement en 3e année à l’IPSA, Adrien en a bien conscience, lui qui espérait intégrer le programme depuis de nombreuses années. « Cette édition 2023 était ma dernière chance de pouvoir y prétendre vu mon âge, raconte l’étudiant, soulagé de faire partie de cette nouvelle session. Les Cadets de l’Air, c’est quelque chose qui compte dans le monde de l’aéronautique. Non seulement c’est organisé par l’Aéroclub de France, une institution mythique, mais cela permet aussi de découvrir des entreprises, organismes et événements exclusifs, comme le meeting de la Ferté-Alais et le Salon du Bourget, sans oublier l’échange international… C’est une aventure inoubliable qui vous fait vous sentir un petit peu privilégié ! »

Autre IPSAlien faisant partie du cru 2023 des Cadets de l’Air, Alexy est lui en 1re année. Sans surprise, il partage l’excitation de son comparse au sujet de ce programme pas comme les autres, en avouant une certaine impatience quant au Salon du Bourget, l’un des plus gros événements aéronautiques du monde qui n’a lieu qu’une fois tous les deux ans. « C’est aussi pour ça que je voulais particulièrement faire partie des Cadets cette année, confie l’étudiant. En effet, la seule fois où je suis allé au Bourget, c’était en 2013 avec mon père. Je me souviens avoir été frustré de ne pas pouvoir m’approcher des avions autant que je le voulais. Cette fois, ce sera mon tour d’être de l’autre côté de la barrière et de pouvoir en profiter plus qu’à l’époque ! »

 

Alexy

Adrien

Des Cadets de l’Air passionnés depuis longtemps

Ces Cadets de l’Air 2023 issus de l’IPSA sont tous deux obnubilés par le ciel depuis l’enfance et ont voulu aller plus loin – ou plutôt plus haut – en pratiquant une activité aéronautique assez vite. « Dès qu’un avion passe dans le ciel, je ne peux pas m’empêcher de le regarder, sourit Alexy. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui voyageaient beaucoup : prendre l’avion très régulièrement m’a sans doute fait aimer ce milieu très tôt. D’ailleurs, ma grand-mère m’a confié qu’à l’âge de 3 ans, je lui disais déjà que je voulais voler ! »

C’est chez ses grands-parents en Charente, au milieu des vignes, qu’Alexy démarre son parcours initiatique, en rejoignant un club d’aéromodélisme dès l’âge de 9 ans. Il y apprend à faire fonctionner un avion à une échelle réduite et donc à comprendre les principales dynamiques de l’aéronautique qu’il accentue désormais dans une école d’ingénieurs comme l’IPSA. Puis, par le biais d’un stage entre la Fédération de modélisme et la Fédération de planeur, il débute sa « carrière » dans le vol à voile à 13 ans et intègre le club Vol à Voile Yonnais à la Roche-sur-Yon. « À cette époque, je venais voler tous les jours parce que j’avais une idée en tête : devenir le plus jeune pilote de France… et j’ai réussi en passant le brevet le jour de mes 16 ans ! » En parallèle, toujours à la Roche-sur-Yon, mais à l’Aéroclub Yonnais cette fois, il se lance dans l’aviation pure. « J’ai commencé sur le grand classique Robin DR-400 avant de poursuivre ma formation sur Piper 28. Aujourd’hui, je pilote essentiellement sur Diamond DA40. Et cela fait maintenant un an et demi que je suis pilote privé. »

 

 

Quant à Adrien, sa passion pour l’aéronautique a commencé vers la fin de l’école primaire. « Je l’ai cultivée depuis, d’abord via le passage du BIA en seconde car il était proposé dans mon lycée, puis la même année, avec le début de ma formation pour la Licence de pilote privé à l’Aéroclub Aigle de St-Maur, à Lognes. » Aujourd’hui, le jeune pilote en est à environ 170 heures de vol cumulées sur Robin DR-400, « l’avion école par excellence en France », Piper PA-28 Archer II, « un avion de voyage » et Jodel D112, « un biplace de balade des années 1950 qui nécessite d’être plutôt fin dans son pilotage tant ses commandes ne se limitent qu’au strict nécessaire ». De quoi réjouir celui qui est également vice-président de l’association Mach 0.1 à l’IPSA, dont l’objectif est de démocratiser l’aviation légère auprès des étudiants, notamment à travers le passage du BIA : « Cela commence à faire pas mal pour un pilote privé. D’ailleurs, mon activité au sein de Mach 0.1 me permet d’augmenter mon nombre d’heures en initiant les autres IPSAliens lors de vols de découverte en avion léger. Mon objectif est d’arriver gentiment aux 200 heures de vol pour rejoindre une école de pilotage pro après l’IPSA. »

 

 

Un désir de liberté

Autre point commun liant Adrien et Alexy : le plaisir qu’ils trouvent dans les cieux. « Je dis souvent que, quand je suis dans les airs, j’ai l’impression d’être dans un autre monde, explique Alexy. Tous les problèmes qu’on peut avoir, on les laisse au sol une fois que l’avion décolle : c’est un vrai moment d’évasion, sans rien ni personne pour vous embêter. Ce qui est incroyable aussi, c’est de se dire que notre champ de vision n’a pas de limite :  on voit les cotes qui se dessinent, la « carte » prendre vie sous nos yeux… » Une sensation que confirme Adrien : « Être dans les airs vous procure un sentiment de liberté sans pareil. On a simplement l’impression que tout est à portée d’aile. J’aime cette citation qui dit qu’avec 1 km de route, on ne va nulle part et qu’avec 1 km de piste, on va partout.  D’ailleurs, une fois qu’on a volé, on ne peut plus s’en passer – moi, si je n’ai pas volé pendant 2 ou 3 semaines, je commence à ressentir un manque ! »

 

 

Le partage, une étape obligatoire

Si Adrien espère devenir pilote professionnel après son cursus à l’IPSA (« la quasi totalité des pilotes qui rentrent dans les grandes compagnies aériennes sont désormais aussi ingénieurs aéronautiques »), Alexy se voit plutôt continuer avec un Master spécialisé en management et gestion pour rejoindre la direction de compagnies aériennes ou aéroportuaires afin de tout de même rester près des avions (« je continuerais de voler, mais pour mon propre plaisir »). En attendant, les deux futurs ingénieurs ne manquent jamais l’occasion d’échanger autour de leur amour immodéré pour l’aviation. Cette volonté de partager est d’ailleurs un trait distinctif de l’ensemble des Cadets de l’Air et, plus généralement, des acteurs du secteur.

« C’est essentiel, juge Adrien. Voler, ça reste un privilège et il faut absolument pouvoir partager cela. Et cette notion, on la retrouve à tout niveau dans l’aéronautique. Par exemple, avec les Cadets, nous avons eu la chance de découvrir la base aérienne de Saint-Dizier et notamment de monter à bord d’un Rafale, avec un pilote expliquant l’utilité de chaque bouton du cockpit. Rien ne l’obligeait à prendre autant de temps pour cela ! Plus on le côtoie et plus on se rend compte que, dans ce milieu, chacun veut montrer ce qu’il fait, toujours de manière bienveillante. » Même son de cloche chez Alexy : « J’ai toujours aimé partager ! Dans mon club d’aéromodélisme, j’ai même été instructeur pour enseigner aux nouveaux adhérents et, aujourd’hui, je suis toujours là lors des journées portes ouvertes de mon aéroclub pour présenter aux futures générations ce que c’est que de voler. »

 

 

Des souvenirs gravés à jamais

Et puisqu’il est question de partage, on ne pouvait quitter les deux Cadets de l’Air sans leur demander de confier leur meilleur souvenir en avion à ce jour. Pour Adrien, cela serait sans doute un vol qu’il a pu réaliser en avril dernier, alors qu’il représentait l’IPSA lors du fameux Rallye Aérien Étudiant : « Nous avons fait un vol Albi-Carcassonne, en remontant ensuite Narbonne et la Méditerranée à 1500 pieds de hauteur et en longeant le Cap d’Agde, Bézier, avant un retour par les gorges de l’Hérault, le village de Saint-Guilhem-Le-désert et le viaduc de Millau. Un vol de 2h30 vraiment magnifique, avec le soleil rasant de fin de journée, des paysages splendides, la mer, la cité de Carcassonne… »

Un coucher de soleil que l’on retrouve aussi dans le moment choisi par Alexy. « Pour moi, c’est le jour où j’ai fait ma navigation 150 nautiques (soit environ 278 km), une étape obligatoire pour le brevet de pilote privé. C’est généralement un moment stressant car c’est la première fois qu’on réalise seul une si grande navigation, mais cela l’était encore plus pour moi car une perturbation météo se profilait alors que mon tour venait : j’avais donc 3 h top chrono pour la réussir ! Après avoir bien mené par les deux premières branches, je savais que c’était en bonne voie. Et pour la dernière, le soleil commençait à se coucher, j’étais en croisière entre de petits nuages… C’était calme, la plénitude : je savais que j’avais réussi. » Nul doute que d’autres beaux souvenirs, liés au programme des Cadets de l’Air, les attendent !

 

Adrien, au milieu, avec ses coéquipiers lors du Rallye Aérien Étudiant

Grâce au partenariat avec Aéropyrénées, les IPSAliens peuvent aussi devenir pilotes de ligne !