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Aéronautique / International / Recherche

Jumper Drone : un drone pour les parachutistes créé par Samy Bouzidi et Matthieu Morelle (IPSA promo 2019)

Lors de leur semestre obligatoire à l’International de 4e année effectué au sein de l’Université InhollandSamy Bouzidi et Matthieu Morelle (IPSA promo 2019) ont pris part à un challenge étalé sur dix semaines consistant à proposer un projet de start-up viable, tant sur le plan technologique qu’économique. Réunis au sein d’une équipe internationale, les deux IPSAliens ont ainsi mis au point Jumper Drone, un drone innovant et encore inédit sur le marché, capable de filmer les parachutistes lors de leurs sauts. De quoi leur permettre d’obtenir la seconde marche du podium, en plus de garder de bons souvenirs de cette expérience aux Pays-Bas.


Samy Bouzidi et Matthieu Morelle, deux futurs ingénieurs prometteurs


Comment vous êtes-vous retrouvés à participer au challenge Inholland ?
Samy :
Au sein de l’université, notre semestre international était divisé en deux parties : un premier trimestre constitué de cours et d’examens, puis un second nommé « Engineering entrepreneurship » demandant aux élèves ingénieurs de plancher sur un projet entrepreneurial de A à Z, de l’idée à son développement jusqu’à la conception d’un prototype. Le challenge faisait donc partie intégrante du cursus.
Matthieu : En amont, l’université proposait plusieurs visites de lieux dédiés à l’innovation, dont un incubateur de start-ups, afin de montrer ce qu’un tel projet pouvait devenir par la suite. Comme les étudiants d’Inholland terminent leur cursus en 4année, soit un avant nous à l’IPSA, ce challenge peut s’avérer un véritable tremplin pour celles et ceux qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat à la fin de leurs études.

Qui constituait votre équipe ?
Samy : Matthieu et moi étions accompagnés de quatre autres étudiants : deux hollandais, Stef Klaver et Tom van Neerbos, et deux autres venus d’Autriche, Miriam Scharf et Matthäus Höftberger.


L’équipe de Jumper Drone
De gauche à droite : Samy, Matthieu, Tom, Stef, Miriam et Matthäus


Comment est venue l’idée de développer un drone pouvant suivre les parachutistes tout au long de leur chute libre ?
Matthieu :
Elle est arrivée assez vite dans les discussions. Samy a rapidement pensé à travailler sur un drone et, ayant déjà pu faire une initiation au parachutisme grâce à l’IPSA, j’ai tout de suite rebondi sur son idée pour proposer cette piste.
Samy : Pour être honnête, ce n’était pas la première fois que je réfléchissais à réaliser un drone. Suite à mes premiers cours de CAO (conception assistée par ordinateur) en 2e année à l’IPSA Toulouse, donnés par monsieur Gregory Durrieux, j’avais déjà conçu un brouillon de prototype avec mes camarades de l’époque, évidemment assez primaire au vu de nos capacités d’alors. Ce challenge Inholland m’a cette fois permis d’aller beaucoup plus loin grâce à Matthieu et aux autres membres de l’équipe.
Matthieu : Le défi était vraiment prenant car, au-delà de l’aspect technique forcément très intéressant, il a aussi fallu se pencher sur l’aspect commercial, réaliser des études de marché, étudier les possibles concurrents, penser au marketing, etc. Nous étions vraiment comme des fondateurs de start-ups, à devoir prendre tous les éléments en compte pour développer le meilleur produit possible.


La conception 3D du drone


Quid de l’organisation au sein de l’équipe ?
Matthieu :
Le travail était réparti en fonction de nos aptitudes et nos affinités : chaque semaine, nous discutions pour définir la liste de tâche à faire et voir qui préférait faire quoi. L’organisation était finalement assez limpide.

Quel a été pour vous le plus grand défi à relever lors du challenge ?
Matthieu :
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la communication au sein de l’équipe n’a pas du tout été un problème malgré les différences culturelles. Non, pour moi, la plus grosse difficulté portait sur la rédaction de rapports scientifiques. Non seulement, ce n’est pas une chose à laquelle nous sommes très habitués, mais en plus, la rédaction en Hollande diffère assez de celle que l’on peut connaître en France.
Samy : Il s’agit vraiment une autre façon de rédiger les étapes du processus.
Matthieu : Il nous a donc fallu un temps d’adaptation.


Le prototype du Jumper Drone


Le challenge se terminait par un grand oral final, c’est ça ?
Samy : Oui. Chaque équipe devait alors présenter son projet via un pitch de 3 minutes. Le jury était assez conséquent : il comprenait la directrice de l’incubateur Yes ! Delft, le chef du département aéronautique de l’université, le responsable de l’aéronautique aux Pays-Bas, des consultants commerciaux et de nombreux enseignants associés à différentes matières – mathématiques, thermodynamique, aéronautique, etc. Comme j’avais été choisi pour le pitch de l’équipe, il fallait que je sois assez concis et clair pour tous les convaincre, sans parler de la centaine de personnes présentes dans l’amphi. À la fin de la présentation, toute l’équipe m’a ensuite rejoint pour répondre aux questions de l’assemblée.
Matthieu : Les questions pouvaient être assez pointues, portant aussi bien sur la réglementation aéronautique vis-à-vis des drones que les sources de financement possibles du projet. Il y avait aussi des questions sur notre motivation, pour savoir si nous étions vraiment intéressés à l’idée de réellement créer la start-up.


Samy lors du pitch final


C’est grâce à cette présentation et au travail sur le drone que vous avez pu vous hisser à la seconde place sur une dizaine d’équipes participantes. Quel a été le retour du jury ?
Samy : Il a été très attiré par le Jumper Drone, si bien que plusieurs membres n’ont pas hésité à nous inciter de le poursuivre. Sur le principe, l’idée est séduisante, mais dans les faits, c’est plus compliqué à mettre en place.
Matthieu : C’est vrai : sur les six membres de l’équipe, quatre doivent encore poursuivre leurs études. Surtout, nous vivons dans trois pays différents. Cela ne rend pas la chose simple pour le moment.
Samy : Par contre, si l’envie est toujours là, c’est quelque chose à envisager à la fin de nos cursus.
Matthieu : D’ailleurs, le jury nous a confié que la lutte avait été serrée jusqu’au bout avec l’équipe arrivée en tête : ce qui nous a départagés, c’est simplement l’aspect humanitaire de leur projet également très abouti. Mais l’on a senti un réel engouement.
Samy : Les professeurs nous ont même approchés pour savoir si nous étions volontaires pour rester aux Pays-Bas afin présenter le projet en juillet à l’occasion de l’Aeronautical Innovative Challenge, un concours réunissant les meilleurs projets aéronautiques des écoles hollandaises.

Au final, qu’allez-vous principalement retenir de cette expérience ?
Matthieu :
Le travail dans une équipe internationale.
Samy : Je suis d’accord.
Matthieu : À l’IPSA, nous travaillons sur de nombreux projets, mais toujours entre étudiants français et possédant quasiment les mêmes compétences. Là, les profils étaient différents, plus complémentaires. Cela demandait aussi d’apprendre à faire confiance à l’autre et de devoir gérer des choses n’étant pas forcément de notre ressort à la base.
Samy : Cela nous a aussi appris à ne pas avoir peur de soutenir ses idées jusqu’au bout. Au sein d’une équipe aussi diverse, il faut pouvoir prendre la parole et être capable de dire ce que l’on pense. Sans cela, il est impossible d’avancer. Le partage est essentiel et peut même être à l’origine de solutions et d’idées nouvelles. Cette expérience nous servira pour la suite, c’est une certitude.